« Mon général » de Marcel Zang se joue sur les planches du petit théâtre de quartier Art Studio Théâtre du 24 au 26 Janvier. Un lieu atypique pour une pièce atypique. Le spectacle débute dès l’achat des places.
Le salon d’accueil
Il est difficile de croire que le théâtre se situe en plein milieu d’une cour d’immeuble dans le 19ème arrondissement. Et pourtant… à 20 heures les premiers spectateurs font leur entrée. Loin des halls des grands théâtres parisiens. Ils sont accueillis dans un salon remplie de tapis, de fauteuils et de bougies. Cela donne la sensation d’être à la maison. Mais le confort de ce théâtre de proximité ne s’arrête pas là. Marie-Isabelle Boula de Mareuil, la médiatrice culturelle, offre du thé noir aux nouveaux arrivants. Ce côté british est effacé par les encens, qui font voyager directement en orient. Assez dépaysant, ce lieu permet de présager une soirée douce et agréable. A 20h30, Kazem Shahryari, le metteur en scène fait son entrée. Muni d’une petite lampe torche il ouvre le chemin qui mène jusqu’à la salle de théâtre, située de l’autre côté de la cour.
Silence
Au loin le djembé se fait entendre. Ce qui ne manque pas d’intriguer tout le monde. La pièce débute dès l’arrivée du premier spectateur. Intimiste, la salle ne compte que deux rangées de sièges. Le public fait presque partie de la scène. Plongé dans une pénombre quasi-totale, il faut un certain temps avant de pouvoir percevoir les comédiens. « C’est un choix de mise en scène » confie Kazem Shahryari.
Une drôle de fin
Remplie d’humour la pièce n’a pas manqué de faire rire les spectateurs pendant près d’une heure trente. A la fin de la représentation, sans transition, les six comédiens et le metteur en scène vont chercher des chaises et s’assoient face au public. « Avez-vous des questions ? » demande Kazem. Désarçonnés, les spectateurs ne décrochent pas un mot. En l’espace de quelques secondes, le théâtre est apparu comme une salle de classe avec des élèves qui n’ont pas révisé leurs leçons. Chaque spectateur regarde à droite, à gauche sans savoir que faire. Une jeune femme se lance, pose une question. Ouf, soupir général. Il suffisait d’un courageux pour débloquer le dialogue.
L’échange dure près de vingt minutes. Après avoir levé le voile sur certaines interrogations, le metteur en scène, invite les spectateurs à continuer la discussion dans le salon. Les comédiens se joignent au public. Il n’y a pas cette barrière que l’on peut retrouver dans un « grand théâtre ». Les comédiens ne sortent pas par la porte de derrière. Le dernier acte se termine comme le premier. Autour d’une tasse de thé.
Naomie ROBERT