«HÉÉÉ MARIAMOU» : hymne à la jeunesse de Maimouna Coulibaly

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Maimouna Coulibaly   

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« Héée Mariamou » est une comédie qui mêle théâtre et danse. Imaginée par Maimouna Coulibaly depuis 1998 elle fait son grand retour au théâtre de la Reine Blanche depuis le mois de novembre. L’originalité de cette pièce fait son succès devant un public jeune et métissé.

14 février, 18ème arrondissement, Maimouna Coulibaly revient sur « Hééé Mariamou », son bébé. C’est l’avant dernière représentation à la Reine Blanche, elle fait le point. Cette histoire, elle l’a créé en 1998 pour exprimer son adolescence, il y a beaucoup de son vécu dans la pièce. Elle avait besoin de vider ce qu’elle avait sur le cœur à travers l’art qui a toujours pris une place très importante dans sa vie. Durant son adolescente elle se sent incomprise par ses proches mais aussi par la société qui lui colle une étiquette. Alors elle crée le personnage de Mariamou, 15 ans, en conflit avec sa mère. Celle-ci a un rôle primordial. La comédienne Kathy Maniongo joue extrêmement bien la femme Malienne qui vit comme au bled et ne veut pas voir sa fille grandir. Maimouna a voulu orchestrer tout son spectacle autour des jeunes de cité qui sont victimes de leur apparence. Elle attend du public qu’il aille plus loin. Public qui se sent forcément concerné d’une manière ou d’une autre. Quand on lui demande si depuis qu’elle a créé le spectacle la société a évolué sa réponse est très virulente « Pour moi il n’y a aucune évolution pour les jeunes de cité, la France ne les aide pas du tout c’est « faites pas de bruit, ne faites pas chier et restez dans votre coin » ». La pièce veut donc dénoncer des faits réels de banlieue, montrer une autre image de celle-ci mais aussi redonner de l’espoir.

Et l’espoir y est grâce à l’ambiance du spectacle qui déteint directement sur les spectateurs. L’énergie de la pièce est là grâce à la danse. Maimouna, la chorégraphe a souhaité de nombreux styles différents : coupé décalé, danse traditionnelle, dancehall, ragga, n’dombolo mais aussi classique et contemporain. Toute la troupe y apporte sa touche perso pour un résultat très artistique et dynamique à la fois. La danse est une façon pour l’auteur de faire passer des émotions par un mode de communication différent.

Ce soir là, le public très jeune était déchainé. Entre chants, rires et applaudissements, l’ambiance est au rendez-vous. Rien ne peut faire plus plaisir à Maimouna Coulibaly qui les invite sur scène à la fin du spectacle pour quelques pas de danse improvisés très réussis. Une trentaine d’adolescents venaient du même collège, accompagnés par leur médiatrice ils se confient après la représentation. Ils ont tous adoré et beaucoup ri. « J’ai compris qu’il fallait que je respecte les anciens », voila ce qu’en gardera la jeune Samia. Le but était là aussi pour la troupe de « Hééé Mariamou » : faire kiffer tout en passant un message. Pari réussi.

Maintenant le pari fou que tente de relever Maimouna Coulibaly serait d’adapter cette pièce au cinéma. Elle a déjà eu trois propositions de production. Elle attend de trouver la bonne équipe de réalisation pour se lancer. Le plus difficile c’est de garder le même principe : allier la danse et la comédie. Ce qui fait le succès aujourd’hui de « Héé Mariamou »

Eléonore REZKALLAH

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