EUGENE EBODE
Quatrième de couverture
«La désunion entre mon père et ma mère m’a longtemps paru impossible à raconter. Le premier gisait plus qu’il ne vivait parmi nous entre Aix-en-Provence et Gardanne. La seconde évitait plus qu’elle n’invitait la lointaine Afrique à la table de nos conversations. Sous le couvercle familial, crépitait le feu des silences, bouillonnait la marmite des désaccords. Entrez donc, amis promeneurs, dans ces pages qui diront comment j’ai secoué mes pleurs et affronté l’épreuve du souvenir. Tous les couples sont mixtes, me suis-je laissé convaincre, mais il y en a qui le sont davantage que d’autres… Métisse palissade est ce mur de verdure, à la fois protecteur et sombre, constuit sur une terre de bruyère et de garrigue où les ronces, grimpant entre pieux et planches, côtoyaient tilleuls, saules, hêtres, platanes et pins embroussaillés. Il m’a fallu l’enjamber, pour rechercher l’absent, ce père dont les affrontements avec un voisin nostalgique de l’Algérie m’ont marqué. J’ai rallumé la lampe de la mémoire et taillé, grâce à sa lueur tamisée, la haie qui danse sous les étoiles pour repousser la cohorte de fantômes.» Victor.
Biographie de l’auteur
Eugène Ébodé a obtenu le prix Ève Delacroix de l’Académie française pour Silikani (Continents Noirs, Gallimard). Métisse palissade est son quatrième roman. Chroniqueur littéraire au Courrier de Genève, il enseigne l’écriture journalistique à l’université de Nîmes.