NELSON MANDELA
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A l’Hotel de ville de Paris une exposition gratuite retraçait la vie de Nelson Mandela. Photos, vidéos, elle montrait l’histoire de Madiba, l’icône de la lutte contre l’Apartheid.
Les visiteurs étaient nombreux à circuler entre les panneaux de l’exposition « Nelson Mandela : de prisonnier à président ». En entrant dans la salle on trouve une maquette de la sculpture de Marco Cianfanelli, montrant le visage de Madiba.
L’exposition retrace la vie de Nelson Mandela, le charismatique leader de l’ANC, autour de six thèmes: « caractère », « camarade », « leader », « prisonnier », négociateur » et « homme d’Etat ». Pour chaque épisode de la vie de Madiba des photos, dessins, ou films d’archives. Une manière de redécouvrir le premier président de la République d’Afrique du Sud et de comprendre son parcours. En fond sonore, les paroles d’une chanson entêtante « Free Nelson Mandela ».
On apprend que son père était le chef de son village natal, sous autorité coloniale. Après un désaccord avec les autorités son père est démit de ses fonctions, la famille doit alors déménager dans un autre village. A l’âge de neuf ans, et après la mort de son père, Mandela intègre une famille aisée ce qui lui permettra de faire des études. Il devient par la suite un des plus jeune à intégrer l’université de Fort Hare, un établissement réservé à la communauté noire.
Par la suite, Nelson Mandela fuit vers Johannesbourg pour éviter un mariage arrangé, son premier emploi sera de garder l’entrée d’une mine. Il continue cependant ses études, obtient sa licence et poursuit avec du droit. Il rejoint l’ANC (African National Congress) en 1943, il commence alors son engagement pacifique par des pétitions et des appels aux autorités.
En 1952, après plusieurs combats et appels à la défiance, Nelson Mandela devient le président de l’ANC dans la province de Transvaal, où se situe Johannesburg. Face à la violence de l’Apartheid l’ANC créé une branche armée, le MK (The Spear of the Nation) en 1961, Mandela en devient le commandant en chef. Mais deux ans plus tard, Madiba est arrêté lors d’un discours, et accusé de sabotage lors d’un procès expéditif. Pendant 27 ans, il est emprisonné dans une cellule de Robben Island dont on retrouve une reproduction dans la cour de l’Hotel de ville. La cellule mesure quatre mètres carrés, elle dispose d’une petite fenêtre haute et d’un banc sommaire en métal.
En prison les conditions de vie sont difficiles, mal nourris les prisonniers n’ont le droit qu’à une visite de leur famille chaque année et à une lettre (censurée) tous les six mois. Mais avec ses camarades de l’ANC Mandela continue de se battre depuis l’intérieur et ils finissent par obtenir de meilleures conditions d’emprisonnement. En 1987 Nelson Mandela est transféré à la prison de Victor Verster, son isolement devient alors plus pesant. L’année suivante une campagne internationale réclame sa libération, dans une Afrique du Sud où montrer une photographie de Mandela ou le citer est un crime.
Ce n’est qu’en février 1990 et à l’âge de soixante dix ans que Madiba sort de prison. Mais déjà l’Afrique du Sud a changé, et l’espoir d’une égalité entre communautés blanche et noire a émergé.
Plus large l’exposition évoque aussi les relations entre la France et l’Afrique du Sud. Sur un fond de colonialisme d’abord, dans les années 60 avec la vente par Charles de Gaulle de matériel militaire et d’un réacteur nucléaire à l’Afrique du Sud. C’est en 1981 et avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en France, que les relations évoluent en faveur de l’égalité. Le président socialiste autorise la création d’un bureau de l’ANC à Paris et refuse de rencontrer le président sud africain Peter Botha lors de son passage dans la capitale. Mais dans l’ombre, le commerce des armes se poursuit avec l’Afrique du Sud, des transactions impulsées par le lobby pro Apartheid.
L’exposition permet de comprendre les espoirs et les actes de Nelson Mandela, mais aussi ses failles. Notamment en ce qui concerne la lutte contre le Sida, qu’il a mené tardivement.
Mélanie Longuet