Pour la fête nationale la Cité de l’histoire de l’immigration offrait un concert gratuit. Sur l a scène du hall du palais de la Porte Dorée (XIIe arrondissement de Paris) Magic Malik et Smadj ont réinventé le traditionnel 14 juillet.
C’est d’abord un flûtiste qui entre en scène, Magic Malik arrive et impose sa patte jazzy au gigantesque et rafraîchissant hall du palais de la Porte Dorée. Une salle aux allures soviétiques avec ses fresques impressionnantes et une architecture imposante. Le public venu nombreux est religieusement assis devant la scène, les têtes commencent à bouger, d’avant en arrière, les épaules se détendent.
Entre jazz et électro
Une dizaine de minutes d’un set mélodieux plus tard, Magic Malik chante longuement. Inimitable, et presque asexuée, sa voix transporte. Les sonorités deviennent alors électro, s’accordant avec un jazz déjà marqué par des références très contemporaines. Malik est accompagné d’un saxophone, d’un piano, d’une guitare électrique et d’une batterie. Le public profite, certains dansent timidement d’autres s’allongent sur le sol, sereins. C’est tout le succès du répertoire de Magic Malik qui a opéré ce soir là, un intelligent mélange entre tradition et contemporain.
La flûte traversière laisse ensuite sa place au oud. Une guitare d’origine arabe maniée par Smadj, accompagné de deux chanteurs et d’un percussionniste passionné. Smadj, d’origine tunisienne, marie à son oud des sonorités jazz, électro et des mélodies arabo andalouses. Le oudiste a su faire se lever le public qui remuait déjà, les danseurs investissent le hall, qui devient une piste. Serait-ce donc ça le fameux bal populaire du 14 juillet?
Les deux chanteurs Mo Laudi et Simo, originaires respectivement d’Afrique du Sud et du Maroc se sont comme donnés la réplique, chantant chacun à tour de rôle sur les sets d’un Smadj qui n’avait pas oublié sa boîte à sons. Magic Malik revient lui aussi sur scène, pour accompagner Smadj. D’abord discret Mo Laudi entame une dernière chanson qui fait bouger l’auditoire. « Block party » a conclut le concert, donnant au public une dernière occasion de danser.
Mélanie Longuet
BIOGRAPHIE
Magic Malik est né en Côte d’Ivoire en 1969 mais c’est en Guadeloupe qu’il commence la flûte traversière à l’âge de six ans. Direction Marseille ensuite où il est diplômé du conservatoire de musique, avec le premier prix de flûte, et c’est à 17 ans qu’il découvrira le jazz. Avec une formation classique Magic Malik se tourne ensuite vers le reggae, il est membre du groupe Human Spirit pendant dix ans. C’est en 1997 qu’il sort son premier album, HWI Project auquel participent 13 musiciens. Depuis il a participé à des dizaines de créations personnelles ou collectives notamment autour du Magic Malik Orchestra. Son dernier album Alternative Steps est sorti en 2012.