« MIKA, HEURE LOCALE » de Myriam Soulanges : une pointe d’enfance

2012
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Myriam Soulanges 

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Du mardi 24 juin au samedi 28 juin, la scène internationale francophone du Tarmac, dans le 20ème arrondissement de Paris vous fait découvrir Mika, heure locale. Une performance artistique de deux danseurs associant souvenir d’enfance et mika. Mais si, une mika, cette chaussure en plastique multicolores. Reportage au coeur dans un univers rythmé, rempli de poésie.

« Les chaussures de la honte »
Un couple de danseurs. Myriam Soulanges et Xavier Chasseur-Daniel. Tous les deux contraints dans un carré de lumière, enfermé, étouffant. Ils se débâtent pour en sortir. Comme irrésistiblement attirés par le sol, tenus à terre, les pieds englués dans une espèce de chewing-gum. Des chaussures. « Les mikas ». Chaussures de la honte, de la condition sociale. Celles qu’on les obligeait à porter lorsqu’ils étaient petits. « C’était des chaussures tout terrain. Nos parents nous obligeaient à les porter. » Nous explique Myriam, danseuse et chorégraphe. Au centre de la scène : une rangée de ces satanés chaussures multicolores. La musique commence. Voici Mika, Heure locale.

Une relation fraternelle
Durant une demie heure, Myriam et Chasseur, se cherchent, jouent, se débattent. Ils se rebellent face à ce dictat que leur impose cette fameuse chaussure. Silence. Musique. Mouvement saccadés. C’est parti. Ils osent, se libèrent de leurs vêtements. Elle, se détache les cheveux. Tignasse souple et sauvage, symbole de liberté.
La différence flagrante de taille entre les deux danseurs, offre au public une impression de fraternité. Une sensation d’amour entre un duo inséparable. Le grand frère essayant désespérément de sauver sa petite sœur, attirée irrésistiblement vers sa prison, son carré, ses chaussures et peut-être même son enfance. La tirant, l’arrachant à son fardeau.
Lui réussit à se libérer de son huis clos. Sa sœur y parvient à son tour. A eux deux, ils offrent un spectacle gracieux, alliant amour et protection. C’est un jeu. Ils se recherchent l’un, l’autre.
L’intrigue, la répulsion, la haine. Tous ces sentiments se mélangent sur scène. Les danseurs sont tiraillés entre cet objet, souvenir de leur enfance et à la fois objet de honte.

Grâce à la danse
Avec la danse en partage, choisir ses pas, être enfin soi-même contre toute attente, contre toute atteinte. Il y a sans doute de cette trajectoire dans l’itinéraire de Myriam Soulanges et de Xavier Chasseur-Daniel, l’un et l’autre de retour en Guadeloupe après des allers retours vers New-York ou la métropole.

Audrey Bouts

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