LALA NJANVA
A l’occasion de la sortie de son nouvel album, la chanteuse malgache a donné un concert à Paris le 22 janvier dernier. Et c’est avec ses musiciens de toujours, ses frères et sœurs, qu’elle signe une performance haute en couleur et en émotions.
Plus qu’un groupe de musique, c’est une famille au grand complet qui s’est produite mercredi 22 janvier au New-Morning. A l’occasion de la sortie du nouvel album solo de Lala Njava, Malagasy Blues Song, cette dernière a réunie toute sa famille. Huitième d’une fratrie de quinze enfants, Lala a grandit à Madagascar aux rythmes de la musique comme c’est le cas depuis des générations chez les Njava, tous musiciens.
1996, RFI l’a repère lors d’une prestation avec sa « family band ». Sa voix chaude et unique, imprégnée de l’histoire et des traditions de son pays ne laisse pas indifférent. Très vite, Lala Njava enregistre un premier album avec le label EMI/HEMISPHERE. Un immense succès. Spécialistes ou simple amateurs du genre, tous s’accordent pour reconnaître le talent immodéré de la chanteuse. Forte de ce succès, le family band enchaine quatre années de tournée sans interruption à travers le monde.
Une tournée mondiale et la participation à de nombreux festivals contribuent à l’exportation de la musique malgache et attirent les curieux comme Eric Mouquet. Le Producteur artistique et membre de Deep Forest propose à la chanteuse de rejoindre le duo. C’est ainsi que débute une fructueuse collaboration entre les artistes.
Une femme engagée.
C’est en rentrant chez elle, sur « la grande-île » que Lala va être touchée de plein fouet par la corruption et la pauvreté de son pays. Elle nous raconte que c’est en voyant des dizaines de femmes passer devant sa maison chaque jour, avec dans leurs bras leur enfant inanimé qu’elle a eu l’électrochoc. Forte d’une grande renommée dans son pays, elle décide d’agir. Avec sa sœur, elles créées l’association « Dames d’Amour » qui vient en aide aux femmes et aux enfants en situation d’extrême pauvreté. Il s’agit alors de lutter en faveur du développement économique et culturel des populations vulnérables. Rendre l’école obligatoire pour les enfants et permettre aux mères d’être indépendantes financièrement sont les principaux objectifs des « Dames d’Amour ».
La politique de son pays, elle l’attaque à travers ses chansons aux paroles engagées, où elle dénonce la corruption qui sévit à Madagascar et qui s’est largement amplifiée ces dernières décennies. Chanter est comme une arme pour vaincre la misère et réchauffer les cœurs.
Une bonne humeur communicative, des rythmes chauds et une voix bienveillante qui semble nous transmettre toute l’histoire du pays, ses souffrances mais aussi son espoir et sa grande force, jusque dans les derniers riffes de la guitare de son frère cadet.
Angélique Cambon