JORGE HUMBERTO
Dans son pays natal, ses compositions sont reprises par toute une génération de jeunes chanteurs. Ses textes d’une grande richesse et d’une immense originalité sont emprunts d’émotions et de réflexions. Et pourtant le « poète de Mindelo » peine à asseoir sa notoriété dans l’Hexagone. C’est dire si son concert au New Morning ce samedi 08 février est un vrai challenge. Il y présente son nouvel album « Arpur ». Découverte !
Décontracté, le capverdien arrive sur la scène et commence à répéter. Il est 17h et le lieu qui accueillera plus de 250 spectateurs ce soir est encore vide. Pourtant des petites mains s’agitent dans tous les sens afin de préparer la soirée.
Alors que les dernières balances de son viennent de s’achever, le calme règne dans la salle. Jorge répond à quelques questions des journalistes relatives à la promotion de son album : « La grosse différence, c’est que j’ai enregistré avec des nouveaux musiciens. Je trouve cela intéressant ». En effet, Jorge a opté pour le partage d’expériences, moteur de connivence et souvent gage de succès.
20h : Les portes s’ouvrent pour laisser rentrer les premiers spectateurs. Ceux-ci envahissent l’espace à la recherche de la place qui leur offrira le meilleur show. Le brouhaha monte, les discussions fusent et les mojitos servis au bar enivrent doucement le public qui attend patiemment le début de la première partie.
Zerrad Trio, une formation world music, composée, comme son nom l’indique de trois musiciens, arrive sur scène. Le guitariste du groupe accompagnera Jorge dans la deuxième partie de la soirée. Les sonorités issues de leur album « Les îles du désert » sorti en 2010, sont légères, envoutantes. Les spectateurs sont bercés par des rythmes méditerranéens. Le groupe remporte un franc succès auprès du public qui est conquis. Le moment idéal pour Jorge de monter sur scène, acclamé par la foule chauffée à blanc par Zerrad Trio.
La scène du New Morning est mise en valeur par un beau jeu de lumière dans les tons pastel. Jorge est accompagné de quatre musiciens dont un pianiste installé derrière un imposant piano à queue. On y découvre la voix chaude du chanteur/poète capverdien. Ce dernier se perd parfois entre deux performances, entre sa langue natale et le français. Il fait découvrir ses textes personnels issus de son quotidien insulaire du Cap-Vert.
Si le public français n’a pas encore eu l’opportunité de découvrir sa voix ou son talent, les spectateurs du New Morning, eux, ont pu profiter du spectacle. Ils en redemandent, eux qui ne tarissent pas d’éloge au sujet du chanteur et guitariste capverdien. Son nouvel album, enregistré à Paris au studio 180, offre enfin au public français l’occasion de (re)découvrir un artiste de talent qui signe des œuvres singulières avec une grande liberté de création.
Né un lendemain de Noël 1959 dans le centre cosmopolite de l’archipel, Sao Vicente à Mindelo, Jorge Humberto commence à composer à l’âge de 16 ans, l’année de l’indépendance où la fin de la colonisation a permis une sorte de révolution artistique. A force de travail, de lecture et d’un sens peu commun dans le maniement des mots, Jorge développe son univers poético-musical au point de voir, depuis quelques années, ses chansons reprises.
Antonin CHAMOT