Gertrud Goldschmit
Vingt ans après sa disparition, la Maison de l’Amérique Latine rend hommage à l’une des plus grandes artistes vénézuéliennes encore relativement méconnue en Europe. Gertrud Goldschmit, plus connue sous le nom de Gégo, est exposée pour la première fois en France. Jusqu’au 14 mai prochain, le public pourra découvrir une quarantaine de ses œuvres.
Nous nous y sommes rendus le lendemain du vernissage. Quelques connaisseurs arpentent encore les couloirs de la galerie du boulevard Saint Germain, curieux et impatients de voir de leurs propres yeux cette forme d’art inclassable. L’exposition s’étend sur trois grandes pièces au sous-sol, toutes éclairées de façon similaires, pour que chacune des œuvres soit bien mise en valeur. Un fond sonore fait de musique douce crée une ambiance particulièrement zen, encourageant les visiteurs à se plonger dans la visite.
L’exposition regroupe un ensemble de gravures, lithographies, aquarelles, mais aussi de nombreuses « sculptures » en fil de fer fin. La plus spacieuse pièce de la galerie a d’ailleurs été consacrée à ses étranges structures aériennes, difficilement descriptibles. Gégo a également créé ce qu’elle a appelé des « dessins sans papiers » qui sont en fait de véritables tableaux tissés toujours en fil de fer, accrochés le long du mur. Un travail tout en finesse à observer sous toutes les perspectives, car les jeux d’ombres sont très recherchés.
L’exposition s’achève sur une photo géante de l’artiste en plein travail, en pleine création.
Toutes les créations de Gégo sont nées d’un long travail de recherche sur la plus simple figure de géométrie : la ligne. Pour l’artiste, c’est cette ligne qui constitue l’œuvre en soi. Elle cherche à occuper l’espace, que ce soit sur papier ou dans l’air en exploitant au maximum ses possibilités. Cette vision particulière de l’espace s’explique notamment par son passé d’architecte, qui l’a amenée à commencer sa carrière par une série de dessins.