EZZA
Le 6 mai dernier avait lieu le seul concert parisien du groupe Ezza au studio l’Ermitage (Paris 20ème). Au programme, l’ensemble du folklore nigérien touareg et la présentation de leur premier album.
A quelques minutes du concert, le public se masse dans la salle. Pour Goumour Omar Adam, Stéphane Gratteau et Menad Moussaoui, la soirée s’annonce belle. Pour la présentation de leur premier album Abadaya sorti en novembre dernier, Ezza a mis les petits plats dans les grands. Habits typiques touaregs constitués d’un turban, d’un boubou et d’un large pantalon. Lumière tamisée, scène proche du public : tout est réunit pour que la communion avec le public parisien soit parfaite.
Ce trio, formé à Toulouse il y a près de deux ans, s’est rencontré grâce à la musique touareg, ses mélodies entraînantes et ses sonorités puisées dans les oasis. Il compte bien aujourd’hui la partager. Au menu de cet album, seulement sept pistes pour préférer « la qualité à la quantité » comme le décrit Omar, le chanteur et guitariste du groupe.
D’origine nigérienne, le créateur d’Ezza a tenu à mettre dans cet album les thèmes lui tenant à cœur. Des sujets qui le touchent et dont la pudeur des explications nous en dit long : « Au Niger, les filles n’ont pas le droit d’être scolarisées. C’est le sujet que je voulais vraiment pointer du doigt. En règle générale, les jeunes sont tirés loin de l’école, et je souhaitais faire comprendre que c’est le mouvement inverse qu’il faut provoquer. Il faut pousser les enfants à s’y rendre » souffle-t-il, la voix douce. Sa sœur, qui n’a pas pu être scolarisée, a sans doute été la source d’inspiration la plus proche, celle qui lui a donné l’idée d’écrire la chanson Abadaya, titre éponyme de l’album.
Une date pour la découverte.
La seule date parisienne est donc un moyen de faire découvrir au public de la capitale l’âme du groupe. La plupart des spectateurs est venue pour la musique touareg. En repartant, ils sont conquis. « C’est vraiment un très bon groupe » reconnaît un homme d’une quarantaine d’années, qui ne s’était jusqu’alors jamais penché sur Ezza. Et un autre de renchérir « Je connaissais déjà, j’ai acheté l’album, et je ne suis pas déçu ». Il faut dire que lorsqu’Omar se déchaîne sur sa guitare pour un solo endiablé ou lorsqu’il passe au cœur de la foule, il est difficile de résister.
A la sortie, les critiques positives sont nombreuses, et le trio est heureux. « Ça s’est bien passé, c’était sympa. Une centaine de personnes était présente, c’est bon signe pour le groupe et pour l’album » exulte l’attaché de presse. Un engouement qui laisse présager de bonnes perspectives pour Ezza. Le groupe prépare un nouvel album, dont la sortie est prévue pour la fin de l’année. Un disque qui sera sans doute à ne pas manquer pour tous les amateurs. D’autres dates à venir à la sortie de ce dernier raviront les oreilles de tous les amoureux du Sahara.
Aurélien Barbet