NEUZA
A 29 ans, cette artiste née à Praia, capitale du Cap-Vert, se prédestinait à une vie « tranquille ». Il y a un an, cette amoureuse de musique était serveuse dans un bar. C’est en chantant durant son service qu’un producteur l’a découvert, et l’a propulsé sur le devant de la scène. Un parcours extraordinaire.
Originaire de l’île de Fogo, sa mère décède lorsque sa fille n’a que 6 ans, des suites d’un tabagisme intensif. L’enfant part vivre chez sa marraine sur l’île au volcan. Fille de chanteuse, elle garde une bonne oreille musicale et un amour pour la chanson. Elle opte pourtant pour une vie plus classique de serveuse dans un restaurant afin que sa fille ne vive pas les moments de solitude et la sensation d’abandon qu’elle avait passé dans sa jeunesse. Mais rien ne va se dérouler comme prévue. Alors qu’elle travaille, la jeune femme alors âgée de 24 ans chante souvent pendant la mise en place du service. Ses collègues, en entendant sa voix, la pousse à chanter devant les clients, puis sur les scènes des bars de l’île de Fogo.
Invitée dans des restaurants réputés de Praia, elle gagne ses premiers cachets de chanteuse. Un soir, alors qu’elle se produit dans un bar de la capitale, un de ses amis invite un producteur à venir la voir. Subjugué par sa voix et son talent, il propose à la jeune capverdienne d’enregistrer son tout premier album. C’est alors que Neuza réalise sa véritable entrée dans le monde de la musique.
Une vraie réussite
Le 6 juin dernier, Neuza se produisait donc sur la scène du studio l’Ermitage, dans le 20ème arrondissement de Paris. Celle que certains journalistes voient comme la nouvelle Césaria Evora, capverdienne elle aussi, Neuza a offert au public un aller simple pour l’île de Fogo, l’île au volcan. Dans chacun de ses morceaux, elle transmet « toute la joie et l’amour des rythmes endiablés de l’île », de la première à la dernière note. Entre chaque chanson, certains fans n’hésitent pas à parler avec elle en portugais, ce qui offre un moment insolite aux spectateurs. Sur la scène ; saxophone, piano, guitare, basse, batterie et ukulélé s’entremêlent pour captiver et emballer le public parisien. Ce dernier qui répond à la chanteuse, lorsqu’elle frappe dans ses mains, par le même geste. Neuza réussit un véritable tour de force en créant un lien musical très fort avec les spectateurs. C’est donc un avenir prometteur qui attend cette jeune chanteuse, qui, si on lui avait raconté sa journée du 6 juin, n’y aurait certainement pas cru.
Un destin coulant dans ses veines, qui l’amène aujourd’hui à être comparée à Césaria Evora. Bien qu’elle refuse toute ressemblance, sa musique entraînante a fait voyager les spectateurs du studio l’Ermitage, et en fera certainement voyager bien d’autres.