Gabriel Okoundji
Pour sa 32ème édition, le Marché de la Poésie avait pour invité d’honneur le Bassin du Congo. Cette année, le rendez-vous était donné sur la place Saint-Sulpice (Paris VIème) avec la remise du prix Mokanda 2014 décerné au poète, Gabriel Okoundji.
En ce 11 juin, la place Saint-Sulpice n’est plus parisienne mais congolaise. Le soleil l’illumine et de nombreux flâneurs errent dans les différents stands du 32ème Marché de la Poésie. Tout au long de l’après-midi et pendant toute la soirée, poètes et artistes ont investi les stands pour des lectures, des concerts mais aussi des rencontres. Organisé cette année en partenariat avec Livres et Auteurs du Bassin du Congo, le Marché de la Poésie se déroule pendant cinq jours. Aux côtés de Jacques Darras (président de l’événement), c’est le romancier Henri Lopes, ambassadeur du Congo en France, qui a été désigné président d’honneur de cette édition 2014. Pour ce premier jour, le point d’orgue est la remise du prix Mokanda 2014. Celui-ci récompense un parcours littéraire, mais surtout « l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain francophone, dont les textes s’inspirent de l’Afrique et célèbrent le continent ». Cette année, c’est le poète congolais Gabriel Mwènè Okoundji qui a reçu son trophée et sa dotation des mains du Président du Jury lors de la cérémonie d’ouverture. Son discours a touché de nombreuses personnes présentes sur place. « Surpris », Gabriel Mwènè Okoundji ne pensait pas recevoir ce prix. Deux autres poètes étaient également prétendants à ce prix. Il s’agissait de Tahar Bekri et Abdellatif Laäbi.
« Il faut savoir être heureux quand vient l’instant de l’être »
Visiblement ému, Gabriel Mwènè Okoundji a tenu à remercier ceux qui l’ont aidé à faire connaître ses poèmes. Considéré comme une figure majeure de la nouvelle génération des poètes africains, Gabriel Mwènè Okoundji est donc le troisième lauréat du Prix Mokanda. « J’ai eu envie d’écrire le jour où je me suis rendu compte que je ne savais pas chanter car la poésie est un chant. », avoue-t-il. Lui qui déteste « le vacarme des salons du livre », semblait à son aise lors de son discours de remerciement. C’est d’ailleurs avec humour, que le lauréat a débuté son discours : « Tous les chemins partent de la poésie et mènent à la place Saint-Sulpice : Rome n’est qu’une escale ! ». L’année 2014 est donc celle de toutes les consécrations pour Gabriel Mwènè Okoundji puisqu’il a également reçu le Prix Léopold Sédar Senghor de poésie 2014 du Cénacle Européen Francophone, pour l’ensemble de son œuvre. Lui-même se souvient d’une phrase que sa mère lui disait : « il faut savoir être heureux quand vient l’instant de l’être ». Malgré tous les honneurs, le poète a su se montrer modeste en clôture de son discours, affirmant qu’il avait encore besoin d’apprendre : « Apprenez-moi à être homme encore, parmi les hommes. »
Clément Younes