KATI HORNA – Rétrospective au Jeu de Paume

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 KATI HORNA  

Le Jeu de Paume dans le 8ème arrondissement de Paris accueille une rétrospective de l’œuvre de Kati Horna. Méconnue du grand public français, la photographe mexicaine d’adoption oscille entre dénonciation politique et surréalisme. Vous avez jusqu’au 21 septembre 2014 pour découvrir cet artiste.


La première image de l’exposition est saisissante. Une immense photo accueille le public. Sur celle-ci, un mur de brique en transparence, une femme, l’œil enfermé par les barreaux d’une fenêtre. Kati Horna utilise la photographie très souvent sous le prisme du montage. Elle se sert de ses négatifs, les découpe, les assemble et les retourne pour les montrer sous leur meilleur jour : celui de la dénonciation. La dénonciation de la guerre et de la manipulation.

KATI HORNACette retrospective accueille en son sein les œuvres les plus marquantes de Kati Horna. Parmi elles, la série de photographies Hitlerei : un œuf sur lequel sont dessinés les traits du dictateur allemand. L’œuf, installé dans un coquetier semble vociférer et alpaguer la foule avec véhémence. La dernière photographie le représente coupé en deux par un simple couteau de table.

Lorsqu’on lui demande de photographier la guerre, Kati Horna ne souhaite pas être au plus proche de l’action, par risque de la banaliser. Au contraire, la photographe immortalise les soldats entrain de se raser, ou les mères restées aux villages pour élever les enfants.

Au fil de l’exposition, le public peut découvrir le côté sombre de l’artiste. Masques effrayants et poupées décapitées composent une bonne partie de son œuvre. Mais c’est de sa série « Ode à la nécrophilie » que l’on retient le plus de provocation et de noirceur.

Prédominant, le noir et blanc semblent laisser au public le choix des couleurs. Ce n’est pas la qualité de l’exposition, la colorimétrie ou la lumière qui comptent, mais le sujet photographié en lui-même.

Artiste et photojournaliste, Kati Horna n’a pas eu en Europe le succès qu’elle méritait. Délibérément progressiste, ses touches surréalistes donnent à ses œuvres tout leur relief. Si vous souhaitez découvrir cette artiste, c’est jusqu’au 14 septembre Jeu de Paume.

Tess Dilouya

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