L’EMU DE L’HORIZON de Faizal Zeghoudi à l’Institut du Monde Arabe (Paris 5ème) : Le désert en mouvement

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Faizal Zeghoudi  

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Faizal Zeghoudi nous dévoilait le vendredi 24 avril à l’institut du monde arabe sa nouvelle pièce chorégraphique L’Emu de l’horizon. Le chorégraphe plonge les spectateurs dans une ambiance désertique et mystique. La musique et les mouvements des danseurs nous emmènent vers un univers plein de mystère. La danse raconte à elle seule une histoire. La lenteur au service du propos

Ce nouveau spectacle inspiré de la culture arabo-musulmane du chorégraphe met l’accent sur le temps. Le rapport au temps est très différent en Occident et en Afrique. Et c’est du point du vue africain que se placent les danses de l’Emu de l’horizon. Faizal Zeghoudi oblige le spectateur à la lenteur. Ainsi on peut observer avec précision les détails de son travail sur la gestuelle. Les trois danseurs semblent être d’origine africaine ce qui est important dans la logique du spectacle. Pour le metteur en scène d’origine algérienne le corps africain a une dimension terrienne, féline plus en rapport avec le sol et la Terre que l’occidental. Grâce à son centre d’inertie bas le corps africain est dans des gestes plus précis et plus rapide. Les deux danseurs qui représentent les initiateurs sont grands, athlétiques avec la peau mate et leurs mouvements sont magistraux sans être dans la caricature du masculin. Au contraire l’initié est lui plus petit, moins musclé et fait des mouvements plus fluides et plus féminin.
Une ambiance mystique et énigmatique
Du spirituel se dégage de ce spectacle. La salle où a eu lieu la pièce chorégraphique se situe au sous-sol de l’institut du monde arabe. C’est un grand espace sans beaucoup de lumière ce qui est en parfaite harmonie avec l’ambiance du spectacle. Tout au long du spectacle il y a très peu de lumière même sur la scène. Il y a seulement quelques faisceaux lumineux qui suivent les danseurs dans les mouvements. Ils sont ainsi véritablement le centre de l’attention. L’ambiance est sombre et chaleureuse. Les trois danseurs sont pieds nus avec juste un pantalon de couleur marron en référence à la terre. La musique est orientale sans paroles juste le son des instruments. Ce mélange nous transporte au Sahara. L’ambiance ambrée de la pièce fait référence à l’histoire personnelle du metteur en scène. Les danseurs donnent énormément d’énergie pour faire vivre l’histoire. Parfois ils sont debout ou allongé par terre mais ils n’ont pas une seule seconde de répit. Ils sont dans un perpétuel mouvement.
Ce spectacle est un véritable voyage à travers le temps et l’espace. C’est à la fois fascinant et déroutant. On voit bien le travail acharner de l’artiste dans la mise en scène et la gestuelle de ses danseurs. Des danseurs passionnés et très émouvants.

Sarah SEMEGLO

 

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