CARMEN PERRIN, à La Maison de l’Amérique Latine (Paris 7ème) : De l’art dans l’architecture public

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CARMEN PERRIN

Son exposition actuelle à la Maison de l’Amérique Latine s’intitule « Entrer dehors, sortir dedans », et c’est ainsi que Carmen Perrin conçoit la place de l’art dans une galerie, dans l’architecture et dans l’espace public.

A la Maison de l’Amérique latine une pièce complète a les murs recouverts d’élastiques de toutes les couleurs. Une œuvre qui prend l’espace tout en donnant de l’espace.
Les autres pièces exposées sont déposées sur les murs ou posés au sol comme s’ils avaient toujours été là, à leur place. Un art qui investie un espace sans le dénaturer, bien au contraire, il lui donne un sens, il lui donne tout son sens.

Dans les rues de Paris, par exemple, on peut voir une de ses œuvres dans les XVIIIème et XIXème arrondissements, au parc Éole. C’est là, entre la Gare de l’Est et le parc que s’élève un mur. Mais ce n’est pas qu’un mur, c’est une des œuvres de Carmen Perrin. Si l’artiste s’inscrit dans l’espace public un peu partout en Europe, « c’est toujours en apportant ma touche artistique sans changer la nature du projet architectural » confie-t-elle.

En 2002, elle réalise une intervention pour le bâtiment de l’aéroport de Zurich. En 2005, elle incruste une patte de loup dans le parc de Wolfswinkel en Suisse alémanique avant de passer à un projet du nord de la France, à Grenay et de créer une œuvre de 140 mètres de long sur 34 de large dans une commune de 6 000 habitants.

«A la fin des années 1980, j’en ai eu marre d’être isolée. J’avais l’impression d’avoir fait le tour de ce qui pouvait se passer dans mon atelier et j’ai eu envie de sortir, de travailler avec d’autres et dans d’autres espaces. J’ai collaboré avec de nombreux architectes, pour des écoles, des quartiers de logements, des jardins… » C’est comme ça que ça a commencé !

Pour la sculptrice, créer en travaillant avec des architectes ou des paysagistes lui permet de se renouveler, de dialoguer différemment et d’utiliser de nouvelles matières encore et encore. L’œuvre de Carmen Perrin au milieu d’un espace public représente le seuil qui relie le monde interne à l’espace social, le dehors au dedans.

Cette artiste a mis à profit ses trente ans d’expérience de sculpture et d’architecture, pour intervenir dans les espaces publics. Elle ne s’arrête pas à la pose d’une sculpture ou à la peinture d’un mur, Carmen Perrin comprend et interprète simplement et humblement l’espace.

Il ne convient donc pas de discuter de la conception de l’espace, de cette artiste suisse, mais il faut reconnaître qu’elle est efficace. Carmen Perrin est partout. Elle sort un nouveau livre, une monographie très illustrée parue depuis le 6 mars 2015. Elle exposait à la galerie parisienne Catherine Putman jusqu’à la fin du mois d’avril de cette année en même temps qu’à la maison de l’Amérique latine depuis le mois d’avril et visible jusqu’à l’été. A sa manière, Carmen Perrin occupe l’espace.

L’artiste sera également à l’origine d’une exposition personnelle à Genève en 2016, puis dans une institution de la Paz en Bolivie, son lieu de naissance.

Céline Fatoux

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