
L’année prochaine, on célébrera les 30 ans de la sortie du premier opus de Polyphene. Si la longévité impressionne, elle cache surtout une trêve d’une vingtaine d’années. En 1986, le premier album, Maghboun, sonne comme un premier triomphe. Mohamed écrit ses textes avec passion et les chante avec ses tripes. Le titre Maghboun est sans aucun doute le fer de lance qui fait découvrir à toute une génération, la voix de ce jeune chanteur prometteur.
En 1988 puis en 1991, Polyphene sort deux nouveaux albums qui dessinent davantage le talent et la réussite de l’enfant de Cheraga, en Algérie. Respectivement, Tenadmi Ala Faalek et Mouhal Omri Nassek. Cependant, la suite n’est pas aussi joyeuse puisque l’Algérie entame, en 1991, une « décennie noire » provoquée par la guerre civile. Dans ce contexte, Mohamed Polyphene quitte son pays natal pour s’installer en France. Nous sommes en 1993. Traumatisé par les évènements que subit l’Algérie, l’artiste met en suspens sa carrière artistique et pense même à arrêter la musique. Pendant 20 ans, il vadrouille. Entre boîte de nuit, mariage et réception, il chante sans penser à sa propre carrière. En 2013, la rencontre avec Nadir Guendouli motive son retour. Illustré par un Best Of revisité, la carrière de Mohamed Polyphene connait un nouveau départ, loin de sa terre natale mais proche de son nouveau public.
Mohamed Sikaoui