Expo : « MY BUENOS AIRES » – A la Maison Rouge (Paris 12ème) : une déambulation singulière dans la capitale argentine

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Du 20 juin au 20 septembre, la ville de Buenos Aires est à l’honneur à la Maison Rouge. L’exposition « My Buenos Aires » présente un grand panorama de la scène artistique de la capitale argentine.

MY BUENOS AIRESBuenos Aires, capitale de l’Argentine se dévoile à la Maison Rouge à travers le regard de ses artistes. L’exposition s’articule autour de plusieurs thèmes : la politique, la tension, l’instabilité, le cryptage ou l’étrange. Photographes, peintres, plasticiens et sculpteurs les représentent de mille manières.
Leur art est souvent étrange, comme le cabanon en bois brûlé que les visiteurs explorent individuellement (Une personne à la fois). Dans la cabane, une atmosphère pesante qui rappellerait presque la sorcellerie vaudou. L’éclairage est très faible, l’ambiance angoissante. Le visiteur doit chercher les portes à tâton dans ce cabanon transformé en mini labyrinthe. Une traversée insolite, presque envoûtante qui a plu à Herman Lombardi, ministre de la culture de Buenos Aires « Cette cabane me rappelle la vie des hommes qui vivent dans les îles autour du détroit de la capitale. Je trouve que cette exposition représente très bien l’art contemporain de Buenos Aires aujourd’hui ».

A quelques mètres de ce cabanon, le visiteur découvre « Dominio », une installation de Martin Cordiano et Tomas Espina, deux artistes argentins vivant, l’un à Londres et l’autre à Buenos Aires. Cette installation présente l’intérieur d’un appartement qui semble avoir subi une destruction et aurait été complètement réparé suite à une catastrophe. Tous les objets à l’intérieur de ce studio sont brisés et recollés. L’idée des deux artiste étant de « confronter le visiteur à ses propres angoisses, lui faire perdre ses repères, en activant puissamment ses émotions ».

Tout au long de cette exposition qui s’articule sur trois niveaux, le visiteur devenu acteur est toujours stimulé. Entre le rez-de-chaussée et le sous-sol, l’œuvre de Luciana Lamothe. C’est une sculpture en forme de passerelle que l’on peut traverser. La zone de passage est composée d’une structure de bois mise en tension par des tubes en métal, matériel qui crée chez le visiteur une tension générée le danger de la traversée.
La sensation de danger est également présente au sous sol de La Maison Rouge pendant la durée de cette exposition. On y accède par un couloir sombre dont le sol est jonché de masques en argile. Cette œuvre intitulée L’Oiseau d’Ourdi de Valeria Vilar apporte une atmosphère angoissante. Comme une impression de marcher sur des crânes humains. Au bout du couloir, une salle vide et basse de plafond avec une étrange sculpture au centre. Les éclairages sont rivés sur elle, comme-ci le visiteur avait atteint le graal.
La soixantaine d’artistes présents à cette exposition exposent, chacun, une vision de Buenos Aires singulière à travers une création originale. Dans une vitrine, Jésus et ses apôtres sont exposés dans un four micro-onde, dans un mixeur, ou encore dans un grille-pain. Comme ci l’artiste voulait montrer que la vie moderne engloutie la religion.
Le visiteur doit se retrouver entre capots de voiture, baguette de pain encastrée dans le mur, relique de façade, maison brûlée et statut sans tête. Il faut décrypter les langages codés et se laisser bercer par la musique de la ville. Avec plus de soixante artistes, investissant tous les mediums, de l’installation à la peinture, la sculpture, la vidéo, la photographie, ce sont quatre générations qui sont présentées.
My Buenos Aires s’inscrit dans un cycle d’expositions que la maison rouge consacre aux villes. Ce cycle a été initié en 2011 avec la ville de Winnipeg (Canada) et poursuivi en 2013 avec Johannesburg (Afrique).
L’exposition invite le visiteur à s’engouffrer dans les mystères et l’étrangeté de Buenos Aires sans tenter de le résoudre.

Helena Kamberou

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