KHADI HANE
C’est l’histoire d’un jeune Sénégalais emprisonné pendant des années dans une geôle de Dakar pour avoir tué en représailles l’assassin – un commerçant chinois – de son frère. L’histoire d’une vie brisée, faite de pénitence, celle d’un homme singulier, complexe, que l’amour fraternel et le contexte économique poussent au meurtre. Sa grande admiration pour son frère, la relation difficile à sa mère, l’homosexualité, l’envie de vengeance, le poids de la culpabilité et enfin l’amour sont autant d’éléments qui composent ce roman «politique» et audacieux.
KHADI HANE
Khadi Hane suit sa scolarité au lycée J.F. Kennedy de Dakar et obtient en 1982 son baccalauréat scientifique, avant de décrocher un DEUG de physique-chimie deux ans plus tard à l’Université Cheikh Anta Diop. Elle décide ensuite de poursuivre ses études à Limoges en mathématiques appliquées. Mais sa demande d’inscription est mal comprise et c’est ainsi que Khadi se retrouve en langues étrangères appliquées, une erreur de dossier qui bouleverse le cours de son existence. En 1991, l’étudiante sénégalaise obtient une maîtrise option Affaires et Commerce à Nanterre puis se lance en commerce international à l’Association Polytechnique de Paris. Ses études achevées, elle voyage entre Dakar et Paris, incapable de faire un choix entre ces deux cultures qui forgent son identité. Suite à un premier entretien raté avec un employeur explicitement raciste, Hane commence à écrire pour exhaler sa rage. Un ami tombe un jour sur ses brouillons et l’incite à présenter ses textes à une maison d’édition. La jeune femme retourne alors au Sénégal et parvient à se faire éditer. En 1998 sort ainsi son premier roman ‘Sous le regard des étoiles’, dans lequel l’auteur traite du problème de l’immigration, du rejet de la terre d’accueil, du déracinement… Suivent deux ans plus tard ‘Les violons de la haine’ et ‘Ma sale peau noire’. Khadi Hane poursuit sa réflexion sur la condition du peuple noir et sur la perception des « blancs » à son égard. En 2002 paraît aux Éditions Ndzé (Gabon) ‘Le Collier de paille’, mention spéciale du Noma Award Publishing de Londres. Puis ‘Il y en a trop dans les rues de Paris’ (2002), initialement titré ‘Il y a trop de Nègres dans les rues de Paris’, une pièce de théâtre où est évoqué sans tabou le racisme persistant au sein de la capitale française. Il faut attendre la rentrée littéraire 2011 pour voir son premier roman publié en France : ‘Des fourmis dans la bouche’, aux Éditions Denoël. Une fois encore, l’auteur sénégalaise travaille sur le thème de la double culture, de l’immigration et de la perte d’identité. Au centre de son récit, Khadîja, une femme malienne élevant seule ses quatre enfants à Paris. Tiraillée entre ses racines africaines et sa culture européenne, elle doit faire face au rejet de sa première communauté. Photo : © Franck Ferville pour Denoël (Source : Le Figaro.fr)