BARNABE LAYE Poète et romancier remarqué par Léopold Sédar Senghor à ses débuts, Barnabé Laye a publié une quinzaine d’ouvrages. De poèmes en romans, ce médecin des hôpitaux parle de l’Homme, de ses angoisses, de ses souffrances, de ses petits bonheurs comme de ses envies, de ses doutes, de ses espoirs… C’est une poésie du partage qui jette des ponts entre les hommes et les femmes d’aujourd’hui et tend à tous une main fraternelle. Il a reçu le Prix Émile Nelligan 2010 pour l’ensemble de son œuvre.
Extraits :
1
Regarder le miroir en face
Depuis longtemps j’ai redouté la terrible sentence
Les deux mains sur le visage je me protège
Comme l’autruche la tête au creux du sable
Je me mets à l’abri du danger l’obsédante réalité
Les zèbres s’en vont boire à la mare d’eau claire
Ils s’étonnent de tant de zébrures lacets sombres
Comme lanières ondulant dans la clarté cristalline
Les zèbres ferment les yeux pour s’épargner l’image
A côté d’eux des biches l’œillade des antilopes graciles
Le glabre uniforme de leur peau les poils de soie lisses
Les zèbres secouent la tête et puis s’en vont.