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GUY ALEXANDRE SOUNDA
« Je traversais une petite folie quand même. Une petite folie ou une déconnade, appelle ça comme tu veux, un voile qui m’empêchait de voir la nudité des choses. »
Un écouteur assermenté recueille sur son calepin les confessions par gestes de Fabius Mortimer Bartoza, un sexagénaire parisien que des gendarmes ont retrouvé au petit matin en compagnie de sa poupée russe, juché sur la statue d’Henri IV, clamant à cœur et à cris vouloir fêter enfin son trentième anniversaire et entamer une nouvelle vie.
Et nous voilà embarqués dans les méandres du passé de cette Sardine-sans-tête, sorte de nom de code que portaient les miliciens sous les ordres de tonton Keban, un sous-officier rebelle de l’armée nationale opposé au Président Yango-na-Yango, alias Sa-Majesté-la-Chose, pendant la guerre civile qui sévissait à Gombo-la-capitale : de la dictature du régime des Moustachus et de l’oppression des Bérets Rouges à son exil et son errance sur les pavés parisiens, en passant par ses amours, ses embrouilles et ses fantômes, Fabius Mortimer nous dit tout de la vie des hommes au carrefour de l’Afrique et de la France – et surtout l’indicible ?
BIOGRAPHIE
Né à Brazzaville, Guy Alexandre Sounda est écrivain, conteur, enseignant, comédien, metteur en scène, animateur de radio. Son style d’écriture, le papotage congolois, une profusion de mots à fleur de peau dont la résonance révèle avant tout sa propre part d’ombre et de fragilité, est une forme de symbiose entre le drame, le poème et le conte.Il partage sa vie entre Paris et la Vallée d’Aoste où il a créé « Vues d’ici & Vents d’ailleurs », un festival international des arts solidaires, et compte à son actif plusieurs tournées en Amérique du Sud, en Afrique et en Europe, et de nombreux textes (articles de presse, chroniques, nouvelles, pièces de théâtre) dont Le Fantôme du quai d’en face, récit théâtral publié en 2009 au Québec. Confessions d’une Sardine sans tête, son premier roman, fait écho à la guerre militaire et civile qui a eu lieu au Congo-Brazzaville et nous raconte la dépossession de soi et la fragmentation de la conscience à travers l’itinéraire nocturne d’un ex-saigneur de guerre qui tente de s’extirper à coups de gnôle et de mots nus du piège dans lequel les errances de son passé jonché de douilles et de cadavres l’ont enfermé.