Bill Akwa Betote
« L’invitation au voyage » aurait pu être l’autre nom de l’exposition « Corps Instrumental » du photographe Bill Akwa Bétotè. Un moment passé face à des clichés qui ne sont que « Luxe, calme et volupté ». Découverte!
C’est dans le grand hall de l’espace Sorano que les œuvres sont exposées. Accrochées aux murs, les photographies dégagent une saveur particulière, chacune a une âme, la rendant presque vivante. Bill a voulu, pour cette exposition, créer un rapport visuel entre les corps humains et les instruments de musique. Cherchant des liens abstraits, immortalisant les sens, l’exposition fait découvrir un travail remarquablement effectué.
Ces photos en noir et blanc ont un coté chamanique, envoutant, transcendant dans le traitement accordé aux effets visuels comme si la musique était l’âme entrant dans ces corps. Selon les images, plusieurs choses peuvent en ressortir, un coté amoureux, passionné, sexuel, dominateur, possessif entre l’instrument et son détenteur. « On a l’impression d’y être, de toucher » avoue une visiteuse. En effet, le touché est important comme les autres sens, c’est cela la beauté de ces clichés ; c’est qu’ils touchent tous les sens.
C’est assez intéressant de voir un artiste comme Bill Akwa Bétotè traiter ce sujet. En effet, ce dernier a fait ses armes en tant que photoreporter pour de nombreux journaux, puis photographe de concert. C’est là qu’il a appris et compris comment saisir « la communion entre les musiciens et la foule » et ce lien télépathique qui émane de la relation entre le musicien et son instrument.
Chaque personne présente dans la salle, le jour du vernissage, fait environ trois fois le tour de l’exposition, pour ne louper aucune miette du spectacle offert. Bill a réussi son pari : immortaliser cette impossible vibration qu’est la musique.
Baptiste Artru