KUKU à La Bellevilloise (Paris 20ème)

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KUKU    Jeudi, vers 19h30, la salle principale de la Bellevilloise s’est remplie de spectateurs. De tout âge et de toutes cultures, ils sont venus pour entendre les sonorités africaines de la musique de Kuku. Un concert libre d’accès et gratuit pour tous ceux qui souhaitaient partager un moment de mélange culturel.

Tout en commandant son repas, on peut écouter la guitare sèche qui se mêle au tambour de Jean-Emmanuel, le percussionniste. Lorsque les premières notes sortent, le public se met à chuchoter, les enfants qui courraient dans la salle ralentissent. Quatre amis, assis au fond de la salle, se lèvent pour pouvoir profiter au maximum du concert. Avec un verre à la main, ils balancent leurs bras de gauche à droite comme s’ils voulaient encourager l’artiste et lui montrer leur présence.

Echange mutuel

KukuEntre Kuku et le public, l’échange est flagrant. Le musicien prend le temps de discuter avec ceux qui sont venus le voir. Entre chacune de ses chansons, il raconte une anecdote, rit avec un spectateur, remercie qu’on l’écoute. Très humble, ce jeune nigérien n’en est pas à son premier concert. Depuis deux ans et demi en France, il parcourt les scènes parisiennes et provinciales. Encore un peu fragile en français, il communique avec son public en anglais. Utilisant des mots simples, il arrive à créer un lien fort. Comme il le dit « Les gens du public sont mes amis, ma famille. Ce soir ils m’écoutent, demain nous prendrons un café ou un thé ensemble. »

Cinq, six chansons plus tard, Kuku invite quelqu’un sur scène. C’est avec une grande surprise que le public découvre une jeune femme avec son instrument. Un saxophone va accompagner Kuku et Jean-Emmanuel pour les trois prochaines chansons. Le trio se lance et là c’est le silence qui s’installe. La guitare, le tambour et le saxophone ne font plus qu’un. Ils sont accompagnés d’une timbale et de grelots que le guitariste à autour du pied. Les gens tapent dans leurs mains. A la fin du premier morceau, « The Cure », nombreux sont ceux à applaudir les artistes.

C’est un style tout particulier que Kuku propose. Mélangeant les sonorités africaines à celle des pays d’Amérique du Sud, il épate. Certains, habitués de la Bellevilloise ont été étonné de l’impact que l’artiste a eu sur la salle entière. D’autres, nouant des amitiés avec le Nigeria et la langue Natale de Kuku, le Yoruba, sont venus spécialement ce soir là dans un lieu qui leur était inconnu. Tous ont été surpris. Kuku et la Bellevilloise forment un ensemble offrant sérénité, calme et à la fois de passion. Après un peu plus d’une heure trente d’échange, Kuku et ses musiciens ont quitté la scène pour aller s’installer dans la salle et prendre à leur tour, un verre avec leurs amis.

Son nouvel album, « Soldier of Peace », sorti en Février dernier, raconte en une dizaine de chansons, sa conception de la vie et de ce qui l’entoure. Son inspiration, il la trouve dans tout ce qu’il vit. C’est la première fois qu’il évoque aussi clairement ses racines nigériennes à son public ainsi que sa vie aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il nous confie qu’il adore la ville de Paris, les gens et la nourriture. Avec cet album, l’artiste d’une trentaine d’années, se voit ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.                                                   

 Eléonore Pascolini

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